NOTES SUR LE TYPIQUE ET L'ATYPIQUE

Concours de l'Opéra-Bastille


La véritable révolution accomplie au XXème siècle n’aura finalement été que de nature technologique –et non politique comme on pouvait l’espérer avant l’effondrement du modèle socialiste en U.R.S.S. Cet état de fait prive les institutions nouvelles d’une représentation idéologique. Ainsi, ce n’est plus un affront depuis longtemps que de calquer un nouveau programme d’édifice public sur le modèle du siège social d’entreprise, avec des espaces de travail répétitifs banalisés, qu’il s’agisse des bureaux individuels ou de groupe, et des salles de réunion sous forme d’auditorium lorsque sont impliqués des intervenants extérieurs.
Ah ! cette belle période où l’institution évoluait de pair avec les progrès politiques et techniques, où le beffroi anticipait l’arrivée de l’ennemi, et les carillons portaient l’appel au loin… Oublié, le temps où le discours politique réclamait un balcon en vis-à-vis de la ville…
Autrefois, la communication d’un bâtiment public nécessitait la présence, la puissance de son architecture. Notre époque et le pouvoir se représentent mieux à la télévision et par multimédia, aussi préfèrent-ils juger d’un édifice par des images virtuelles : rien ne communique mieux, n’est-ce pas, que ce cher bel écran…
Que la lucidité n’empêche pas l’optimisme : l’architecture peut rendre un édifice transcendant  –c’est vers cela qu’il faut tendre. Il s’agit d’utiliser le potentiel de la composante publique de l’édifice pour apporter à la ville ce qu’elle nécessite le plus : des lieux de partage, des lieux à partir desquels la mémoire collective puisse se fonder, des lieux dont la permanence soit assurée par la communauté, concernée toute entière par leur conservation. C’est l’appropriation collective valorisante d’un édifice public qui peut lui donner son sens, son vrai sens.

Aujourd’hui, un édifice public doit assumer des rôles architecturaux assez différents :
-          réussir une nouvelle représentation institutionnelle qui tienne compte des pratiques contemporaines, sociales et politiques, dans un registre formel et fonctionnel à la fois ;
-          sauvegarder des valeurs éternelles garantes de la permanence de l’édifice ;
-          pouvoir inclure le futur de manière générale dans le projet, aussi bien fonctionnellement que symboliquement et techniquement ;
-          réaliser la symbiose entre l’espace de l’individu, celui des groupes et celui de la communauté toute entière ;
-          réussir la vocation de son programme tout en conservant une relative souplesse d’utilisation ou d’affectation ;
-          intégrer la vitesse, faire acte de contemporanéité ;
-          être capable d’intégrer les technologies de la communication, toujours en très grande évolution ;
-          dans le cas de ce concours, être facilement repérable parmi son entourage proche, sans s’en détacher pour autant : être un monument et s’intégrer au tissu urbain ;
-          enfin, pouvoir en tant qu’édifice contribuer au progrès de la discipline architecturale.

Le programme d’un édifice public devrait toujours faire la distinction entre les éléments appelés à une grande fixité –due à leur fonction, à leur valeur de symbole ou simplement à la difficulté budgétaire ou technique à exécuter– et ceux dont la flexibilité apparaît comme une valeur en soi.
Les premiers, nous les considérons comme les éléments typiques du programme, car ils représentent celui-ci : ils lui donnent son identité, sans eux l’institution n’existe pas.
Les seconds, nous les nommons les éléments atypiques du programme, car ce sont ceux que l’on retrouve dans d’autres types de programme : ils sont interchangeables et s’appliquent à d’autres programmes. Ils désignent une autre forme de pérennité, qui touche non plus à l’institution mais à l’activité humaine.

Les parties typiques nécessitent une formalisation adaptée : la forme suit la fonction. En général, le typique occupe une place importante de l’édifice public, et compose des espaces fonctionnels de grandes dimensions, représentatifs et peu répétitifs. Toute modification programmatique signifie des travaux relativement importants, ce qui incite à situer de préférence le typique en rez-de-chaussée.
Les éléments atypiques sont le résultat d’une analyse dimensionnelle où les conditions d’utilisation des espaces sont pré-établies et souvent gérées par des trames constructives, avec de petites entités répétitives : la fonction suit la forme, car souvent l’atypique est le contenu banalisé d’une enveloppe extérieurement déterminée.

Parce que les parties typiques dépendent entièrement de la survie de l’institution, et de la nécessaire évolution de sa particularité programmatique, leur permanence est moindre que celle des parties atypiques : les parties atypiques offrent une flexibilité d’usage sans enjeu programmatique. Leur forme consiste en une enveloppe extérieure qui s’assimile à un tissu urbain, un alignement sur rue, un axe monumental, un pont, un quai, un viaduc, une muraille, un portique… et tout autre élément constitutif de la morphologie urbaine. L’atypique acquiert ainsi une grande responsabilité contextuelle : il doit révéler, exalter le territoire, lui donner sa cohérence, en un mot : en regardant l’édifice, nous devons pouvoir comprendre le site dans lequel il s’inscrit.
Les éléments typiques d’un édifice public prennent naturellement place à même le sol, de façon à faciliter les accès, les flux de personnes, les transports de marchandises, la sécurité du public. Les éléments atypiques, en revanche, adoptent une dynamique aérienne, se libérant de l’emprise au sol et franchissant la parcelle de toute son étendue.

Paris, septembre 2002

CEMENT, GLASS AND MATISSE'S COLOURS

Fabio Colonnese
 Department of History, Drawing and Restoration of Architecture
Sapienza University of Rome

“Cement, glass and Matisse’s colours”:
notes on Henri E. Ciriani’s chromatic surfaces.
In Colour and Colorimetry Multidisciplinary Contributions, Vol. IX B. Edited by Maurizio Rossi. Atti della IX Conferenza del Colore.
Firenze, 19-20 Settembre 2013, pp.324-332.
ISBN 9788838762420.

This a a direct transcription of the paper uploaded by Fabio Colonnese in the Academia.org website. For the original version in italien, go to:
Cemento-vetro...

1. Introduction

Henri Edouard Ciriani, born in Peru in 1936 by sons of Friulian emigrants, is one of the last working masters of the third generation, in direct relationship with the heroic generation of the Modern Movement. Monographs and articles and an afternoon passed with him in a Parisian bistro [1], reveal Ciriani’s as a highly structured personality after years of practice and teaching, which granted him the opportunity to clearly organise his thoughts on design. Simply browsing some of his drawings one can understand how colour constitutes an essential ingredient of his architectural proposals, according to several methods but generally in great harmony with the concept that guides the work itself. Le Corbusier’s polychromie architecturale, with all its variations, is the necessary starting point for every faithful follower of the Modern Movement, but Ciriani has never lost the taste to directly query the source of the early figurative avant-garde experiences. Many of those works have had a profound effect on the formation of a design and colour consciousness, particularly in the contribution that colour could play in expressing the genetic process and the virtual movement of architecture [2]. Ciriani’s works constitute the results of a more-than-forty years long enquiry on possible colour’s roles in architectural representation and expression.

2. Architecture, movement and colour

Ciriani’s social awareness and early participation in the interdisciplinary Atelier d'urbanisme et d'architecture [3], makes him soon aware of the role that colour can have in attributing dignity and identity to social housing and in encouraging the orientation in public spaces, consistent with their typically limited budgets and low maintenance. The initial social housing complexes designed by Ciriani in France show the typical confidence in facing materials, but in the mid-seventies a first remarkable application of polychromy can be seen in the Arlequine gallery at Grenoble (1973). Five years later, vertical layers that make up virtually the buildings around the Cour d'Angle in Saint Denis are identified by bi-chromatic chessboard treatments and horizontal stripes, that is “a tribute to Giotto and marbles of Florence” [4]. The body of nursery school is instead painted a striking blue and doors in bright colours: such a brave polychromy tends to attribute a specific role to the furniture colour, as an homage to Le Corbusier and his vertical varnished wood panels in the Convent de la Tourette.
Other germs of a chromatic research can be found in Noisy-III building, both in the massive brown-mosaicked volume and in the three curious balconies that are painted according to the basic tri-colour subtractive synthesis (fig.a.5). This is a first sign of Ciriani’s specific interest in the outcome of neoplastic painting and its property to optically transform the mass into a volume. The projects for major competitions in early '80s Paris show a programmatic trichromy played on saturated primary colours and enhanced by the adhesive films used for the competition drawings (fig.a.1). In the row houses at Evry (1981), blue walls indicate the volume that was subtracted from the brick-coloured main body, while garage doors show a variegated polychromy. A “blue sky” is also adopted to dress the triangular Musée Archéologique in Arles (1983-92): large glass plates are designed to reflect the natural surroundings and to dematerialise its presence in the sky, while salvia-green secondary volumes are deceived in the low vegetation (fig.a.6). In the nursery school at Torcy (1986-89), colour requirements were communicated by means of large drawings accompanied by small coloured perspective sketches as they are the fundamental means for a correct perception of the piano inflesso, the bent plane: this is the name of the tectonic system consisting of a walled plane that manifestly passes from the vertical position to horizontal coverage and vice versa [5]. The white-grey extrados represents the ideal limit of the three-dimensional enclosure defined by the bent plane while a generally coloured ceiling identifies its internal space. Between 1988 and 1992, Ciriani was involved in a cycle of housing projects in the Netherlands (fig.a.4) and the central perspective of the nursery hall shows the consequences of the rediscovery of Mondrian’s geometries and colours (fig.a.3). The study of neoplastic painting marked a significant maturation in his architectural polychromy, suggesting him to retrace before the corbusierian experiments of the working-class neighbourhood in Pessac in the tower in The Hague and in a residential complex in Colombes (fig.a.7).
As the last Le Corbusier, Ciriani then opted for a neutral grey architecture, as in the Palais de Justice de Pontoise (1997-2005), where the colour is concentrated in large abstract panels that transform some walls in a kaleidoscope (fig.a.8). Elsewhere are the moving parts to be conceived as true works of art, in the best tradition of monumental doors, from Florence to Chandigahr. “If I could only use the cement, I would be very happy. I would do in glass the walls I want to be transparent and in cement the walls I want to be opaque. This is enough for me. And then we have to add some colour. Doors like paintings, if any door or mobile element could be painted by Matisse, who wonder ... Cement, glass and doors painted by Matisse” [6].

3. From Art to Architecture through Drawing

On more than one occasion Ciriani acknowledged his debt to the art but always stating that “there is no a Ciriani painter and a Ciriani architect” [7], because “everything I do, even my collage on paper, wants to be a building before being a painting” [8]. There is rather a Ciriani dessiner: a magnificent dessiner who loved to draw animals and houses in the years of high school and consistently copied and analysed the masters to steal the eternal rules of composition. To Ciriani the drawing has always embodied the dimension of the game, the quête, the challenge: “You should never settle for being able to draw because you run the risk of loosening the tension between brain, eye and hand” [9]. The design of the architecture, as artistic representation, it is primarily a way to surprise the brain and force it to look for new meanings to perceived forms. So, before being disposed as an Ellsworth Kelly’s coloured film on cement surfaces, the colour is spread on paper to differentiate the elements and to establish hierarchies, but also to anticipate the visual effect and “deceive the eye”.
It is above all through the sections and perspectives that Ciriani uses to determine the most important design solutions, exploring first-hand the imagined spaces. Although he has been joined over the years by many talented associates, public images of his projects are all handwritten and are an integral part of his working method. During the development of the plan he identifies some critical points along the main route and then arranges perspective views of them. From these bases, generally in A4 or A3 size, he develops several variants and each time he draws the building down to the details, with trees, people, clouds and shadows. Drawing by drawing he gradually comes to the definition of the working details which will then be perfected in other drawings, but every view is drawn as if it were the final presentation work. It is like a sort of apotropaic ritual, in which so much attention and patience is necessary to ingratiate himself with the capricious gods who watch over the outcome and to exorcise the fear that the project will not be realised.
His designs possess really a spark of life and the potential of an entire universe. The surfaces show sincerely the inhomogeneity of the Pantone markers on glossy paper, while the inescapable shadows and skilful strokes of white pencil will anticipate the future perception under the sun. Ciriani seems unsatisfied to bring the general masses of trees but their specific essences, ending sometimes with obscuring the architecture itself. His pen-drawn trees recall the style of his friend and landscape architect Jacques Simon and reveal a Leonardo-like botanical curiosity, as if they were selected from an equally wide repertoire. Similarly, the sky is never just a coloured background useful to read a transparency effect or the profile of an architectural detail, but it is enhanced by clouds, shadows, shades: sometimes it is full of birds, balloons or futuristic flying spheres, other times it is full of Van Gogh’s whirlpools traced with soft pastel. Some of his drawings remind us of Italo Calvino’s multiplicity and the encyclopaedic quality of Gadda’s writing, where each sub-object may eventually become “the centre of a network of relationships that the writer can not desist from following, multiplying the details so that his descriptions and digressions become infinite” [10].
“You have to be transported by the colour”, sincerely declares Ciriani. “My current research, my pleasure, is to work religiously according to my own way to find no news but what I can feel affine to” [11]. On the other hand, already in Torcy his friend Faloci realised that “the use of colour is far from Bauhaus, Le Corbusier and the modern tradition. It brings a slight metaphorical and humorous aspect - blue for men and pink for women - a yellow wall like a ray of sunshine” [12], as if expected to warm the North. While the fixtures are characterised by a monochrome treatment, the purist palette is exploited in all its range to enhance the natural light and characterise the visual foci, perhaps even to illusory modify depth. But such a polychromy, finally confesses Ciriani, was primarily the result of the explosion “of one or more Picasso’s paintings which I keep in a sort of unconscious memory and their re-composition in perspective shots” [13].
Mondrian’s lesson, in fact, cannot bring too far in architecture: his primary colours are too contrasting and make it difficult to achieve a harmonious result, even if the unrecognised work of Katarzyna Kobro offers a possible way to melt colour together with shape. It is rather Eileen Grey in his carpets to interpret the neoplastic principle with colours that Ciriani feels closer to his aspirations, as rouge-lumiere, yellow eggshell or blue-grey.
This work of paintings and sculptures’ transcription into architecture is an exercise that always passes through the drawing and re-drawing (fig.b.3). “I try to understand why I feel shaken by a work and I repaint the picture in my notebook, [like when] I've been at the exhibition of Joan Mitchell, in Nantes. (...) I have drawn her pictures, I have repainted them at home and that's how you can learn. (...) This type of exercise teaches that culture is not simply by seeing a show: there is always a work behind” [14]. Yet the design can be an ambiguous and sneaky mediator that actually depends on the available tools, such as when one is traveling with four coloured pencils in his pocket. Thus, in the frenzied search for a forecasting image from the future, Ciriani has been probing every kind of graphical technique, from the airbrush to the crayons, from markers from watercolours and gouache. The correction fluid marker has finally afforded the luxury of doing "mistakes" and allowed him to experience every kind of colour paper (fig.a.2). Parallel he has always collected offcuts from fashion magazines that offer widest chromatic gamut: he uses them to remember a certain colour or he pastes them on his precious collage, especially when his beloved markers are turning off.
The colours on his table are separated into two cups: the “cold” ones in one cup and the “hot” ones in the other, but some combinations and ranges over the years have conquered a special space: “a) yellow sunflower black, grey-white, white b) red, orange, salmon or pink, pale yellow, black and white” [15] and still the sky blue or Gauloise blue and the water-green- that Matisse used to accompany with the black, in cool shadows. The green is generally hard to place in the architecture because it refers too strongly to the idea of ​​vegetable, nevertheless Ciriani confesses a deep fascination for Matisse’s blues and greens of his Morocco paintings: his shadows, like those of Delacroix and other travellers, are bathed in sunlight and contain many colours.
“The maximum intensity is reached when the red and blue are together and when they touch is heaven. While when other colours are close together, they kill themselves. For example we seldom use yellow. There are three yellows that are very specific: the acid yellow that, if it wanted to be anything else, it would be green; then the yellow that wishes to be orange. The yellow, which-wants-to-be-orange, kills the work of the red. As well the yellow, which-wants-to-be-green, kills the work of the blue, and should not be mixed together. There is also a third yellow between the two that is the British crackers packet yellow, the yellow of Van Gogh’s sunflowers and the sunny yellow, which is yellow-yellow, and does not want to blend with anyone” [16]. Of course the colour alone does not exist: matching it with another colour affects its reception. This is why Ciriani uses the yellow close to black: not to alter it. This is why something white must be left when working with colour. “You can not paint everything. It is unbearable” [17].

4. Chromatic inhabited sculptures

Many of Henri Ciriani’s design experiences can be traced back to the complex and even contradictory lesson of the master Le Corbusier. The same could be said of the specific methods and hues with which the colour is introduced and applied in his architecture: purist and neoplastic criteria, moving parts painted or treated as artworks of art, even brutalism exposition as in the World War Museum in Peronne. Yet, somehow, Ciriani’s inexhaustible enquiry on the “logical and legitimate colour as a native architectural element” [18] and the systematic drawing mediation between art and architecture have ensured him a continuous regeneration of his personal palette and colour application criteria. The words with which Henri Ciriani describes his attitude to colour denounce his deep devotion to the project, his empirical ability to subdue every cue and inspiration to increasing the architectural design quality.
All this is evident in his current production, in which a new interest in colour is interwoven with a specific research project on residential tower, whose debut was known to an old issue of Urbanisme [19]. For almost thirty years he has been trying to mend some broken threads of modernist research on Unitè d'habitation and Immeuble Villa and recently, the utopian character of projects seems to have catalysed his deepest aspirations and unscrupulous schemes. Of course the projects are very different from each other, from universities to large office and dwellings complexes. Ciriani’s most fascinating proposals relate to towering structures made by the combination of large polychrome blades containing duplex and triplex dwellings, tri-orthogonal concrete frameworks zigzagging through space and large platforms where small human figures meet and stop to admire the horizon and the forest below (fig.2b, 2d).
They have been developed mostly in Perù, for competitions and exhibitions [20]; sometimes they started as a spontaneous speculation, as quick doodles on little sketchbooks or A4 sheets and then enlarged by adding other sheets around. In these systematic central perspective views the colour is the recurring and dominant element: a colour that can be interpreted as a contextualizing strategy – it reveals an ancestral link with Inca textiles and textures –, an expression of the assemblage of parts, an indicator of multiplicity into unity, a perceptive stratagem to make the parts illusorily move and even as a peaceful return to a pre-modernist free use of colours and decorative motifs on the building envelope.
Like huge inhabited abstract sculptures, these structures seem to incubate the ambition to give back a three-dimensional and infrastructural expression to Mondrian’s paintings, as if reversing his process of transferring the reality on a mathematical plane. They certainly seem to recover the fragmented geometries of Lauweriks and his pupil Hablik, who had experimented several chromatic criteria of surface subdivision in first two decades of twentieth century. Secondly, recent Ciriani’s projects incorporate some explorations on three-dimensional frames made by post-war American minimalist expressionists such as Tony Smith and Sol Lewitt; moreover they indirectly integrate the most radical interpretations of the concept of Land Art as coined at the end of the sixties.
These drawings constitute the overcoming of his corbusierian positions and show all the ingredients of utopian architectural visions of the twentieth century. There are artificial mountains with slender bridges as designed by Hugh Ferris for the City of Tomorrow; there are the flying machines of Wright’s Broadacre City; there is the playful and dynamic Meccano of Archigram’s provocative proposals; there is the contrast between a luxuriant nature and a Cartesian and modular mega-structure, like in Superstudio’s photo-collages; there are even disturbing elements after Jean Moebius Giraud’s visual prophecies. Above all, there are the spiritual and dreamlike colours of Taut’s Alpine Architektur and Scharoun’s Watercolours of Resistance as they encounter the photographic chromaticism of Pop Art. Finally, there is the immortal myth of the Tower of Babel and the dream of providing an open and polysemous representation of the infinite cultures on Earth. Like immense totems, axis mundi or cosmic trees, Ciriani’s towers symbolically and essentially offer man a new platform on which to discover the horizon.
At the beginning of the new millennium, Ciriani’s drawings seem to finally offer the hope of a new artistic synthesis and an opportunity of meeting and reconciliation to architecture, sculpture and painting, nature and construction, of course, but also to man and his many demons.

Note

[1]    My meeting/interview with Ciriani took place in the Cafè de la Marie at Place Saint-Sulpice on 4th April 2007.
[2]    According to Ciriani, all modern architecture was created by a double movement: first a movement that breaks the corners of the box and free themselves from a traditional masonry shell to form a porous diaphragm, dynamically continuous and asymmetrical; second a movement of the subject around and inside the building by conceiving architecture as a sequence of spaces along a path. Cfr. Fabio Colonnese, “Movimento Percorso Rappresentazione. Fenomenologia e codici dell’architettura in movimento”, Officina Edizioni, Roma, 2012.
[3]    The Atelier d'urbanisme et d'architecture (AUA) is a multidisciplinary grouping of professionals with a social project that was active in Paris between 1960 and 1986.
[4]    Luciana Miotto, “Henri E. Ciriani. Cesure urbane e spazi filanti”, Testo & Immagine, Torino, 1996, pp.34-35.
[5]    Mauro Galantino, “Henri Ciriani. Architetture 1960-2000”, Skira, GinevraMilano, 2000, p.151.
[6]    Cristiana Volpi (ed.), “Cinquantuno domande a Henri E. Ciriani”, Clean, Napoli, 1997, p.59.
[7]    Henri Ciriani, Laurent Beaudouin, Vivre haut. Méditation en paroles et dessin, Crossborders, Paris, 2011, p.125.
[8]    Christian Devillers, “Centro per la prima infanzia a Torcy di Henry E. Ciriani”, Casabella, n.568, 1990, p.15.
[9]    Personal interview. Cfr. note 1.
[10] Italo Calvino, “Lezioni americane. Sei proposte per il prossimo millennio”, Mondadori, Milano, 2002, p.117.
[11] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.127.
[12] Devillers, op.cit., p.5.
[13] Ibidem.
[14] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.132.
[15] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.128.
[16] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.129.
[17] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.130.
[18] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.128.
[19] Christophe Bayle, Henri Ciriani: L’objectif, c’est l’horizontale, Urbanisme, n. 204, 1984.
[20] Galería John Harriman del Centro Cultural Británico de Miraflores. Jr. Bellavista 531 - Malecón Balta 740, Miraflores, Lima, del 19 de Agosto al 30 de Setiembre de 2010.
Fig.1 - (left to right, above to below) a. Opéra populaire de la Bastille, 1983; b. Dwellings, Rekem, 1993; c. Nursery, Torcy, 1986; d. Residential Towers, Groningen, 1991; e. Dwellings Noisy III, Marne-la-Vallée, 1979; f. Musée Arquéologique, Arles, 1983; g. Dwellings, Colombes, 1992; h. Cité Judiciaire, Pontoise, 1997























CEMENTO, VETRO E I COLORI DI MATISSE: le dinamiche cromatiche di Henri Ciriani



Contribution de Fabio Colonnese au colloque "Couleur et colorimétrie - Contributions multidisciplinaires", Florence 19-20 septembre 2013, publié par Maurizio Rossi ISBN 9788838762420. Pour une version en anglais publié chez Academia.org, suivez le lien ci-dessous:

Cement-glass... 

1. Introduzione


Henri Edouard Ciriani, nato in Perù nel 1936 da figli di emigranti friulani, è uno degli ultimi maestri della terza generazione, cresciuti in diretto rapporto con la generazione eroica del Movimento Moderno. Dalle monografie, dagli articoli e dal pomeriggio passato assieme [1], emerge una personalità estremamente strutturata da anni di professione e di insegnamento, che gli hanno concesso l’opportunità di organizzare il suo pensiero progettuale. È sufficiente sfogliare qualche suo disegno per capire come il colore costituisca un ingrediente fondamentale della sua proposta architettonica, utilizzato secondo molteplici modalità ma sempre in grande sintonia con il concetto che guida l’opera stessa. La policromia corbusieriana, con tutte le sue variazioni, costituisce il punto di partenza obbligato per un fedele seguace del movimento moderno, ma Ciriani non ha mai perso il gusto di interrogare  direttamente alla fonte le esperienze delle prime avanguardie figurative. Grazie al ruolo di mediazione del disegno, molte di quelle prime opere hanno inciso profondamente nella formazione di una coscienza progettuale e cromatica, in particolare nel contributo che il colore può svolgere nell’esprimere il movimento virtuale delle sue architetture [2]. 

2. Architettura, movimento e colore


La sua sensibilità sociale e la precoce partecipazione al raggruppamento interdisciplinare dell’AUA [3], lo rende presto consapevole del ruolo che il colore può avere nell’attribuire dignità e riconoscibilità all’edilizia sociale e favorire l’orientamento negli spazi pubblici, compatibilmente con budget limitati e scarsa manutenzione. I primi complessi di edilizia sociale progettati da Ciriani in Francia dimostrano la tipica fiducia nei materiali facciavista, ma già a metà degli anni Settanta, è possibile trovare una applicazione interessante della policromia già nella galleria dell’Arlequine a Grenoble (1973). Gli strati verticali che virtualmente compongono gli edifici attorno alla Cour d’Angle a Saint Denis (1978) sono invece identificati da trattamenti bicromatici a scacchiera e a strisce orizzontali, “omaggio a Giotto e ai marmi di Firenze” [4]. Nel corpo dell’asilo dipinto di un sorprendente blu e nelle porte dai colori vivaci è possibile individuare l’esordio di una coraggiosa policromia che tende ad attribuire uno specifico ruolo cromatico alle parte mobili, omaggio in questo caso a  Le Corbusier e ai pannelli verticali di legno verniciato del convento de la Tourette.

Altri germi di una ricerca cromatica si trovano nell’edificio a Noisy III, non tanto negli strati di logge e volumi in pannelli cementizi appoggiati sul massiccio parallelepipedo rivestito in mosaico marrone, quanto nei tre curiosi balconi sulla testata pitturati secondo la tricromia fondamentale della sintesi sottrattiva. È questo il primo segnale di un interesse specifico di Ciriani per gli esiti scompositivi della pittura neoplastica in grado di tramutare la massa in volume.

I progetti per i grandi concorsi parigini dei primi anni ’80 mostrano una programmatica tricromia giocata su rosso e blu saturi ed esaltata dai retini usati per le tavole di concorso (fig.a.1). Il blu torna ancora nelle case a schiera ad Evry (1981) ad indicare il volume sottratto dal corpo color mattone degli alloggi, mentre altri colori appaiono sugli sportelli basculanti dei garage. Lo stesso blu, “il blu del cielo”, è adottato per l’involucro triangolare del Musée Archéologique ad Arles (1983-92): le sue lastre vetrate sono pensate per riflettere il paesaggio naturale circostante e, allo stesso tempo, per smaterializzarne la presenza nel cielo, mentre i volumi secondari verdi si confondono con la bassa vegetazione circostante (fig.a.6).

Nell’asilo a Torcy (1986-89) il colore diventa il mezzo fondamentale per la corretta percezione del piano inflesso, quel sistema tettonico composto da un piano murato che passa dalla giacitura verticale a quella orizzontale di copertura e viceversa in modo leggibile [5]. Le prescrizioni cromatiche sono comunicate in cantiere per mezzo di grandi prospetti colorati accompagnati da piccoli schizzi prospettici. All’estradosso bianco-grigio che rappresenta l’ideale limite dell’involucro definito dal piano inflesso, corrisponde un intradosso generalmente colorato che individua lo spazio interno del recinto tridimensionale. La prospettiva centrale che illustra la hall del piccolo asilo segnala già la riscoperta delle geometrie e dei colori di Mondrian (fig.a.3) che avviene tra il 1988 e il 1992, quando Ciriani è impegnato in un ciclo di progetti urbani in Olanda (fig.a.4). Lo studio della pittura neoplastica segna una significativa maturazione nella sua policromia architettonica che lo induce prima a ripercorrere gli esperimenti corbusieriani del quartiere operaio a Pessac nella torre a L’Aia e nel complesso residenziale a Colombes, e poi ad una più meditata utilizzazione delle tinte colorate negli esterni e negli interni (fig.a.7).

Come l’ultimo Le Corbusier, Ciriani opta poi per una architettura neutra, grigia, nella quale ritagliare appositi spazi per le sue opere, come negli interni del Tribunale di Pontoise (1997-2005), dove il colore è concentrato in grandi pannelli colorati che trasformano intere pareti in un caleidoscopio (fig.a.8). Altrove sono le parti mobili ad essere pensate come vere e proprie opere d’arte, nella migliore tradizione delle porte monumentali, da Ghiberti e Filarete al Le Corbusier di Ronchamp e Chandigahr. Se potessi utilizzare soltanto il cemento, sarei molto contento. Farei degli edifici con le pareti che voglio trasparenti in vetro, libere, e le pareti che voglio opache in cemento. Mi basta questo. E poi si tratta di aggiungere qualche colore. Porte come quadri; se ogni porta o elemento mobile potesse essere dipinta da Matisse, che meraviglia…Cemento, vetro e porte dipinte da Matisse” [6].
 

3. Disegno, arte e colore

In più di una occasione Ciriani ha riconosciuto il suo debito nei confronti dell’arte ma sempre precisando che “non esiste un Ciriani pittore e un Ciriani architetto” [7], poiché “tutto quello che faccio, perfino i miei collage su carta, vuole diventare un edificio prima di essere una pittura” [8]. Piuttosto esiste un Ciriani dessiner, magnifico dessiner, che negli anni del liceo amava disegnare la città e gli animali e che ha costantemente copiato e analizzato i maestri per carpirne le eterne regole della composizione. Il disegno per Ciriani incarna da sempre la dimensione del gioco, della quête, della sfida: “mai accontentarsi di saper disegnare perché si corre il rischio di allentare la tensione tra cervello, occhio e mano” [9]. Il disegno di architettura, in quanto rappresentazione artistica, è soprattutto un modo per sorprendere il cervello e costringerlo a cercare nuovi significati alle forme percepite. Così, assai prima di essere steso come una pellicola di Ellsworth Kelly sulle superfici cementizie, il colore è steso sulla carta per differenziare gli elementi e di fissare le gerarchie, ma anche per anticipare l’effetto visivo e ingannare l’occhio.
È soprattutto attraverso le sezioni e le prospettive che egli determina le soluzioni progettuali più importanti, esplorandone in prima persona gli spazi immaginati. Nonostante sia stato affiancato negli anni da molti talentuosi collaboratori, le immagini dei suoi progetti sono tutte autografe e sono parte integrante del suo metodo di lavoro. Durante lo sviluppo della planimetria egli individua alcuni punti critici lungo il percorso principale e ne predispone delle viste prospettiche. A partire da queste basi, al massimo in formato A4 o A3, egli elabora numerose varianti, ogni volta disegnando personalmente l'edificio fin nei particolari, arrivando gradualmente alla definizione dei dettagli costruttivi che verranno poi messi in pulito nelle tavole degli esecutivi.

Tanta attenzione e pazienza nel disegnare ogni volta queste viste come se fossero delle tavole finali, con alberi, persone, nuvole e ombre, è necessaria ad esorcizzare la paura, insita nel mestiere, che il progetto non venga realizzato. Ciriani crede, ad un livello inconscio, che il disegno perfetto possa servire ad ingraziarsi le capricciose divinità che vegliano sull’esito del lavoro, come una sorta di rituale apotropaico.

I suoi disegni posseggono veramente una scintilla di vita, il potenziale di un intero universo. Le superfici disegnate mostrano sinceramente le disomogeneità del colore passato con i pennarelli Pantone su carta lucida, mentre le immancabili ombre portate e i sapienti colpi di matita bianca ne anticipano la futura percezione sotto il sole. I suoi alberi disegnati a penna rivelano la curiosità botanica di un novello Leonardo e sembrano selezionati da un repertorio personale altrettanto ampio. Ciriani non si accontenta di riportare delle generiche masse arboree ma rappresenta specifiche essenze, alla maniera dell’amico paesaggista Jacques Simon, finendo a volte con l’oscurare l’architettura stessa. Allo stesso modo il cielo non è mai solo un fondo colorato per far leggere una trasparenza o il profilo di un dettaglio architettonico, ma si arricchisce di nuvole, di ombre, di sfumature: altre volte esso si riempie di uccelli, mongolfiere o futuribili sfere volanti, altre volte sono dei morbidi tratteggi a pastello a riempirlo di vertiginosi mulinelli alla Van Gogh.

Certi suoi disegni ci ricordano la molteplicità delle categorie di Calvino e le qualità enciclopediche della scrittura di Gadda, in cui ogni oggetto secondario può divenire “il centro d’una rete di relazioni che lo scrittore non sa trattenersi dal seguire, moltiplicando i dettagli in modo che le sue descrizioni e divagazioni diventano infinite” [10].

“Bisogna lasciarsi trasportare dal colore. La mia ricerca attuale, il mio piacere, è di lavorare religiosamente col mio modo di fare non per trovare delle novità ma per trovare ciò al quale possa sentirmi affine” [11]. D’altronde già a Torcy l’amico Faloci, si rende conto che “l’uso del colore non è più quello del Bauhaus, né quello di una tradizione corbusieriana. Porta con sé un lieve aspetto metaforico e umoristico - il blu per gli uomini e il rosa per le donne – una parete gialla come un raggio di sole” [12], quasi a voler riscaldare il Nord. Mentre gli arredi fissi sono caratterizzati da un trattamento monocromo, la palette purista è sfruttata in tutta la sua ampiezza per esaltare la luce naturale e caratterizzare i fuochi visivi, forse anche per modificare illusoriamente la profondità. Ma tale policromia, confessa infine Ciriani, è soprattutto il risultato dell’esplosione “di uno o più quadri di Picasso che conservo in un sorta di memoria inconscia e la loro ricomposizione in inquadrature prospettiche” [13].
Mondrian, infatti, non può portare troppo lontano in architettura: i suoi colori primari sono troppo contrastanti e rendono difficile raggiungere un risultato armonioso, anche se il misconosciuto lavoro di Katarzyna Kobro offre una possibile strada per fondere assieme colore e forma. È piuttosto Eileen Grey nei suoi tappeti ad interpretare il principio neoplastico con colori che Ciriani sente più affini, come il rouge-lumiere, il giallo guscio d’uovo o il grigio blu.
Questo lavoro di trascrizione della pittura in architettura è un esercizio che passa sempre attraverso il disegno e il ri-disegno (fig.b.3). “Cerco di capire per quale motivo  mi sento scosso da un’opera e ridipingo il quadro sul mio taccuino, [come quando] sono stato alla mostra di Joan Mitchell, a Nantes. (…) Ne ho fatto dei disegni, li ho ridipinti a casa ed così che si impara. (…) Questo tipo di esercizio insegna che la cultura non viene semplicemente dall’aver visto una mostra: c’è del lavoro dietro” [14]. Eppure il disegno può essere un mediatore ambiguo, subdolo, che dipende concretamente dagli strumenti a disposizione, come quando si viaggia con quattro matite colorate in tasca. Così nella spasmodica ricerca di una immagine dal futuro, Ciriani ha scandagliato ogni genere di tecnica grafica, dall’aerografo ai pastelli colorati, dai pennarelli agli acquarelli e al guazzo. Il bianchetto del correttore da ufficio gli ha finalmente concesso il lusso di “sbagliare” e di poter sperimentare ogni genere di carta colorata (fig.a.2); parallelamente ha collezionato ritagli dalle riviste di moda, che offrono ampie gamme cromatiche, per ricordare un certo colore o per incollarlo sui suoi preziosi collage, soprattutto quando i suoi amati pennarelli si spengono improvvisamente.
I colori sul suo tavolo sono separati in due tazze: i “freddi” da una parte e i “caldi” dall’altra, ma alcune combinazioni e gamme negli anni si sono come decantate e hanno conquistato uno spazio speciale: “a) giallo girasole, nero, grigio-bianco, bianco; b) rosso, arancio, salmone o rosa, giallo pallido, nero e bianco” [15] e ancora il blu cielo o “Gauloise” e il verde-acqua di Matisse da accompagnare al nero, nelle tonalità fredde. Il colore verde trova difficilmente posto nell’architettura perché rimanda troppo all’idea di vegetale; ciò nonostante Ciriani confessa una profonda fascinazione per i blu e i verdi di Matisse quando dipinge in Marocco: le sue ombre, come quelle di Delacroix e altri viaggiatori, ombre irradiate di luce, ombre che contengono colori.
“La massima intensità si raggiunge quando il rosso e il blu sono insieme e quando si toccano è il paradiso. Mentre quando altri colori sono vicini tra loro, questi si uccidono. Per esempio sappiamo utilizzare poco il giallo. Ci sono tre gialli che restano molto specifici: il giallo acido che, se volesse essere altro sarebbe verde: dall’altra parte c’è il giallo che vorrebbe tanto essere arancione. Il giallo che vorrebbe tanto essere arancione uccide il lavoro del rosso. Così come quello che vorrebbe essere verde uccide il lavoro del blu, e non vanno mischiati tra loro. Esiste poi un giallo particolare tra i due che è il giallo del pacchetto dei cracker inglesi, il giallo de I girasoli dei Van Gogh e il giallo-sole, che è giallo-giallo e non vuole mischiarsi con nessuno” [17]. 


 4. Sculture cromatiche abitate

Gran parte delle esperienze progettuali di Henri Ciriani si possono ricondurre alla complessa e persino contraddittoria lezione del maestro Le Corbusier. Lo stesso può dirsi delle modalità e delle specifiche tinte con cui il colore è introdotto e applicato nella fabbrica architettonica, dal criterio purista a quello neoplastico, dalle parti mobili verniciate o trattate alla stregua di opere d’arte ai trattamenti materici e brutalisti sperimentati nel Museo a Péronne. Eppure, in qualche modo, la sua inesauribile curiosità per il “colore logico, legittimo, autoctono degli elementi architettonici” [18] e questa continua mediazione del disegno nel rapporto tra arte e architettura gli hanno assicurato una continua e personale rigenerazione della palette e dei criteri di applicazione del colore.
Le parole con cui Ciriani descrive la sua attitudine al colore denunciano la sua devozione al progetto, la sua empirica erudizione da praticante, la sua strumentale capacità di sottomettere ogni spunto e ispirazione alla qualificazione spaziale del progetto architettonico.
Tutto è questo è evidente nella produzione dell’ultima parte della sua lunga carriera in cui un nuovo interesse per il colore si è intrecciato con una specifica ricerca progettuale sulle strutture residenziali a torre, il cui esordio noto risale ad un vecchio numero della rivista Urbanisme del 1984 [19]. Oltre a ricucire certi fili interrotti della ricerca modernista sulle Unitè d’habitation e sulla Immeuble Villa il carattere utopico di questi progetti sembra aver catalizzato le sue più recondite e spregiudicate aspirazioni cromatiche. Naturalmente si tratta di progetti assai diversi tra loro, da grandi sedi universitarie e complessi di uffici e residenze, sviluppati in occasione di concorsi, mostre [20]; a volte sono nate come speculazioni spontanee, come rapidi scarabocchi su piccoli taccuini o fogli a4 successivamente ampliati attaccando altri fogli intorno.
In queste prospettive sistematicamente centrali il colore sembra proprio l’elemento ricorrente e dominante: un’idea di colore che può essere interpretata come una strategia di contestualizzazione – rivela un legame ancestrale con tessuti e textures Inca -, un modo per esprimere l’assemblaggio di parti diverse, un indicatore del molteplice nell’unità, uno stratagemma percettivo per produrre un movimento illusorio tra le parti e perfino come un pacifico ritorno ad un uso libero e pre-modernista dei colore e dei motivi decorativi sulla superficie esterna dell’edificio.
Queste immense sculture astratta abitate sembrano coltivare l’ambizione di restituire una espressione tridimensionale e infrastrutturale alle opere di Mondrian, quasi ad invertirne il processo di trasferimento della realtà sul piano matematico della tela; ma certamente essi sembrano recuperare le geometrie spezzate di Lauweriks o del suo allievo Hablik, che nelle prime decadi del novecento avevano prodotto interessanti esperimenti di suddivisione cromatica delle superfici esterne e interne. In secondo luogo essi inglobano le esperienze sui telai tridimensionali del primo espressionismo minimalista americano del dopoguerra portate avanti da Tony Smith e Sol Lewitt e, indirettamente, le più integrali e radicali interpretazioni di quel concetto di Land Art coniato per definire il lavoro nel territorio di un ristretto gruppo di artisti statunitensi alla fine anni Sessanta.
Le proposte più affascinanti riguardano le strutture a torre composte dall’accostamento e dall’incastro di grandi lame policrome che contengono cellule abitative duplex e triplex, telai tri-ortogonali che si sviluppano zigzagando nello spazio e ampie piattaforme dove le piccole figure umane si incontrano e si soffermano ad ammirare l’orizzonte e le foreste sottostanti (figg. 2b, 2d).
Ci sono tutti gli ingredienti delle visioni architettoniche utopiche del Novecento, anche se adeguatamente reinterpretati. Ci sono le montagne artificiali disegnate da Hugh Ferris per la Metropolis of tomorrow; ci sono le macchine volanti di Broadacre City di Wright; c’è il giocoso e dinamico Meccano delle provocanti proposte di Archigram; c’è il contrasto tra la megastruttura, con i suoi riferimenti rigorosamente cartesiani e modulari, e la rigogliosa natura dei fotomontaggi di Superstudio; ci sono perfino le inquietanti profezie urbane di Jean Giraud/Moebius. Soprattutto ci sono i colori spirituali e onirici della Alpine Architektur di Bruno Taut e degli acquarelli “della Resistenza” di Hans Scharoun che incontrano nei collage i cromatismi fotografici della Pop Art. C’è, infine, l’immortale mito della Torre di Babele e del sogno di offrire una rappresentazione aperta e polisemica alle infinite culture della Terra. Come immensi totem, axis mundi o alberi cosmici, le torri di Ciriani simbolicamente e concretamente offrono all’uomo una piattaforma da cui scrutare l’orizzonte.
Questi disegni sembrano infine voler offrire una occasione di incontro e riconciliazione per offrire agli esordi del nuovo millennio, la speranza di una nuova sintesi tra architettura, scultura e pittura, tra natura e costruzione, naturalmente, ma anche tra l’uomo e i suoi molti demòni.
 

Note

[1]    Il mio incontro/intervista con Ciriani ebbe luogo nel Cafè de la Marie in Place St. Sulpice a Parigi il 4 aprile 2007.
[2]    Secondo Ciriani, tutta l'architettura moderna nasce infatti dal movimento anzi da un doppio movimento: innanzitutto dal movimento dei piani che si spezzano agli angoli e si svincolano dalla scatola muraria tradizionale per costituire un diaframma poroso, dinamicamente continuo e asimmetrico; ma anche dal movimento del soggetto attorno e dentro all'edificio e quindi, più in generale, da un concepire l'architettura come sequenza di spazi lungo un percorso. Cfr. Fabio Colonnese, “Movimento Percorso Rappresentazione. Fenomenologia e codici dell’architettura in movimento”, Officina Edizioni, Roma, 2012.
[3]    L’Atelier d’urbanisme et d’architecture (AUA) è un raggruppamento multidisciplinare di professionisti, con un fine sociale, attivo a Parigi dal 1960 al 1986.
[4]    Luciana Miotto, “Henri E. Ciriani. Cesure urbane e spazi filanti”, Testo&Immagine, Torino, 1996, pagg. 34-35.
[5]    Mauro Galantino, “Henri Ciriani. Architetture 1960-2000”, Skira, Ginevra – Milano, 2000, p.151.
[6]    Cristiana Volpi (ed.), “Cinquantuno domande a Henri E. Ciriani”, Clean, Napoli, 1997, p.59.
[7]    Henri Ciriani, Laurent Beaudouin, Vivre haut. Méditation en paroles et dessin, Crossborders, Paris, 2011, p.125.
[8]    Christian Devillers, “Centro per la prima infanzia a Torcy di Henry E. Ciriani”, Casabella, n.568, 1990, p.15.
[9]    Intervista. Cfr. nota 1.
[10] Italo Calvino, “Lezioni americane. Sei proposte per il prossimo millennio”, Mondadori, Milano, 2002, p.117.
[11] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.127.
[12] Devillers, op.cit., p.5.
[13] Ibidem.
[14] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.132.
[15] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.128.
[16] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.129.
[17] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.130.
[18] Ciriani, Beaudouin, op.cit., p.128.
[19] Christophe Bayle, Henri Ciriani: L’objectif, c’est l’horizontale, Urbanisme, n. 204, 1984.
Galería John Harriman del Centro Cultural Británico de Miraflores. Jr. Bellavista 531 - Malecón Balta 740, Miraflores, Lima, del 19 de Agosto al 30 de Setiembre de 2010.

Fig. 1 – (da sinistra a destra, dall’alto in basso) a. Opéra populaire de la Bastille, 1983; b. Residenze, Rekem, 1993; c. Asilo, Torcy, 1986; d. Torri residenziali, Groningen, 1991; e. Residenze Noisy III, Marne-la-Vallée, 1979; f. Musée Arquelogique, Arles, 1983; g. Residenze, Colombes, 1992; h. Citè Judiciaire, Pontoise, 1997.


Fig. 2 – (da sinistra a destra) a. Cerner, 2005; b. Nouvelle épaisseur, 2005; c. Carnet (3), 2006; d. Latéralité, 2009.


Fabio Colonnese est enseignant au Département d'Histoire, Dessin et Restauration d'Architecture à l'Université Sapienza de Rome.