IMMEUBLE FACE AU MOBILIER NATIONAL A PARIS XIII 1998-2015

Façade sur rue Croulebarbe - Photo © Marcela Espejo
27 rue Croulebarbe - 75013 Paris
Bâtiment situé en face du BATIMENT PERRET pour le Mobilier National (1935) et à côté de la TOUR D'ALBERT (1960)
13 appartements en copropriété dont 11 duplex et 2 triplex:
- sur rue: 8 duplex (dont 2 avec terrasses et 2 avec loggias s/rue)
- sur coeur d'îlot: 3 duplex avec jardins et 2 triplex avec terrasses 
Appel à candidatures organisé par la société SEDP (société d'aménagement de la RATP) en 1998
Programme vendu à la société de promotion Cogedim au stade de l'APD

ETUDES MENÉES DE JANVIER 1998 A JUIN 2007 (avant-projet, permis de construire)
Architecture: Henri Ciriani Architecte - Pascal Martino, Gonzalo Torcal, Guillaume Richard, Chun-Ko Koon, Ivan Tizianel et Guglielmo Malizia Assistants
Etudes techniques et financières: INGEROP, bureau d'études techniques
Administration: Marcela ESPEJO

CHANTIER DE 2011 A 2015
Maître d'oeuvre chantier : CLCT
Plans d'exécution et contrôle architectural: Agence Beaudouin Architectes


Ci-dessous les derniers plans de l'agence CIRIANI dessinés sur AutoCad par Guglielmo Malizia en mars 2007 pour le dossier de Permis de construire modificatif.

LES PLANS

plan de masse
plan du niveau -1


plan du niveau 0

plan du niveau 1
plan du niveau 2




Les appartements en coeur d'îlot devaient avoir un recul et une extension extérieure. C'est ainsi qu'il fut donné aux trois appartements des étages 2-3 des espaces libres que les quatre en façade sur rue n'ont pas. On voit sur ce plan trois espaces libres à l'arrière, et un à droite. Ceux derrière sont des jardins pleine terre, ce qui fut rendu possible par la spécificité du terrain qui présentait une déclivité de 20%. On verra plus bas ce qui fut disposé pour les deux appartements du niveau 4


plan du niveau 3
plan du niveau 4

On voit ici qu'un des deux triplex situés en arrière dispose d'une terrasse attenante à son niveau inférieur. Par contre, l'autre triplex en arrière aura une terrasse à son troisième niveau (voir ci-après) à laquelle il accède en pont depuis le palier de l'escalier. Et les deux ont des balcons surplombant les jardins des appartements du dessous.


plan du niveau 5



plan des toitures
Afin de s'harmoniser avec le bâtiment adjacent, il y a un décalage entre la hauteur sur rue et celle en coeur d'îlot. Le toit du corps sur rue a une hauteur de  55,50 NGF, celui derrière de 57,90 NGF. Il fut ainsi possible de donner un espace extérieur au deuxième triplex par un petit pont en rendant un des trois toits accessible.



LES COUPES

coupe transversale sud-nord

coupe transversale nord-sud

LES ÉLÉVATIONS
élévation nord-ouest façade sur la rue Croulebarbe
élévation nord-ouest façade sur la rue intérieure
élévation sud-est façade sur les jardins
élévation sud-est façade sur la rue intérieure

élévation sud-ouest façade latérale

élévation nord-est façade latérale

Ci-dessous le plan du niveau 6 extrait du dossier de consultation d'entreprises dessiné par Emmanuelle Beaudouin à l'agence Beaudouin Architectes
plan du niveau 6
On voit ici la terrasse privative du triplex à droite, ainsi que les balcons sur jardin mentionnés ci-avant.

NOTICE ARCHITECTURALE DU PERMIS DE CONSTRUIRE MODIFICATIF

La contrainte majeure du projet provient du mur de soutènement de onze mètres de haut en fond de parcelle, qui ceint un bâtiment d’un seul niveau. Pour améliorer l’accès à la vue et à la lumière des espaces donnant sur ce mur, nous avons rehaussé le niveau des habitations à l’arrière, en les faisant se reposer sur un socle de deux niveaux de parkings, précédés le long de la rue par deux maisons de ville ouvertes sur un patio intégré, ainsi que par la double hauteur du hall d’accès. Ces deux premiers niveaux seront revêtus de pierre pour asseoir correctement le bâtiment ainsi que pour le protéger d’éventuels vandalismes.
Un volume cylindrique translucide (constitué par des costières en verre) comportant un escalier, et un volume opaque coiffé par un auvent revêtu de cuivre, sont les deux verticalités qui vont nous amener ­– à partir du hall – vers le sol artificiel (niveau 2) en cœur d’îlot, où l’on découvre une ruelle à ciel ouvert, dilatée à son extrémité est par un espace commun traité comme une petite placette haute qui, en s'ouvrant sur la cour voisine dégage un espace important. Les parois des logements donnant sur cet espace linéaire sont, pour une large partie, constituées de surfaces en pavés de verre – celles-ci, ajoutées à la grande transparence de la passerelle métallique desservant les niveaux supérieurs, ont pour objectif de rendre unitaire et lumineux l’accès aux logements ; la graduelle diminution vers le haut des volumes des logements, ainsi que les perspectives ouvertes latéralement vers les cœurs d’îlot des voisins, donnent à cet espace intérieur des ouvertures visuelles inattendues.
Cette allée centrale distribue donc des logements de part et d’autre : à gauche, quatre villas dont la vue sur le parc à travers leur bow-window constitue l’événement majeur. Sur la droite, trois villas bénéficient des jardins privatifs en fond de parcelle, où seront plantés des arbres de haute tige en pleine terre (car le socle du parking n’occupe pas tout le jardin, il s’arrête à la limite des terrasses).
Deux étages plus haut, une fine passerelle vitrée côté vent et ouverte de l’autre côté, dessert quatre logements – deux par côté – pour lesquels l’usage alternatif de la trame régulière des villas, permet d’utiliser comme terrasse-jardin les modules laissés libres au niveau 4. Cette passerelle raconte, au passage, l'histoire de la parcelle, ses vues, son gabarit, transformant le coeur d'îlot en une nouvelle spatialité linéaire permettant au soleil d'irriguer de sa lumière le coeur d'îlot. Les deux logements en arrière sont des triplex.
Nous nous trouvons donc avec un projet qui intègre les données contextuelles de la rue Croulebarbe (à commencer par sa volumétrie complexe), qui rend hommage à ses célèbres voisins – en essayant d’être aussi créatif que bien fini –, et qui revivifie le cœur d’îlot et le fond de la parcelle. Notre immeuble se présente ainsi comme un bâtiment perméable à la vue et à la lumière, dont les vingt mètres autorisés ne forment pas un seul bloc, et où les volumes des logements se découpent en une silhouette attractive qui permet à la lumière de traverser les habitations.
Il nous est véritablement réjouissant de voir que notre projet d’origine, qui était d’installer treize villas et leur jardins suspendus – typologie d’une grande qualité d’usage – a pu être maintenu malgré des contraintes très importantes.

Henri Ciriani, juin 2002

NOTICE PAYSAGE DU PERMIS DE CONSTRUIRE MODIFICATIF

Notre terrain, 722 m2 au 27, rue Croulebarbe, hérite d’une grande complexité contextuelle.
Sur ses 27 mètres de longueur sur rue, il fait face au parvis du Mobilier National, dont l’élégance des lignes traduit bien l’œuvre du célèbre architecte Auguste Perret. Deux bâtisses plus loin et sur le même trottoir mais faisant face au parc qui jouxte le Mobilier National, se trouve l’œuvre du non moins célèbre architecte Edouard Albert dont l’émergence de la tour de métal et de verre domine le paysage urbain au sud de notre parcelle.
Notre terrain est serti par deux parcelles occupées par des immeubles de hauteur et d’époque différentes. Sur sa gauche un bâtiment haut de six niveaux de construction récente, monotone, d’un blanc discret. Sur son flanc droit une bâtisse plus basse —trois niveaux— dont la modénature dénote un caractère faubourien et la blancheur des murs est équilibrée par les riches boiseries des boutiques en rez-de-chaussée et par le zinc de sa toiture. En continuation de cet immeuble se trouve une autre construction de même caractère et gabarit mais rehaussé par de fines lignes en brique rouge.
Le terrain lui-même fait face en fond de parcelle à un mur de soutènement très haut, sur lequel sont posés des bâtiments bas appartenant aux entrepôts de la R.A.T.P.
Voulant articuler le long de la rue Croulebarbe nos deux voisins immédiats, nous avons créé avec nos 13 logements une morphologie urbaine syncopée nous permettant de nous fondre dans la linéarité de la rue tout en donnant à l’arrière de la parcelle d’importantes transparences, contribuant ainsi à maintenir une ambiance résidentielle ouverte sur le parc qui fait face.
Le projet présente sur une trame régulière un emboîtement de volumes cubiques constituant chacun une petite villa en duplex. A partir du niveau +4 les duplex comprennent des terrasses plantées privatives. Cette volumétrie est assujettie à un plan vertical, aligné sur rue, à partir duquel émergent en saillie des bow-windows en métal et verre sur deux niveaux. Ce plan vertical très lisse (en raison de l’isolant extérieur) reçoit un enduit organique du type stucco antico de couleur blanc-ivoire, tandis que les parois des volumes perpendiculaires à la rue vont recevoir le même enduit. Les bow-windows vont introduire ainsi des petits volumes enduits contrastés par de fines lignes d’aluminium laqué d’un gris sombre (RAL 7011). Certaines allèges, ainsi que les aérateurs, seront en vitrage translucide. Tous ces effets gratifient le projet d’une précision et d’une qualité de matières qui, avec la spatialité des logements et les grandes surfaces plantées, vont —nous l’espérons— initier une reconquête de l’art de vivre à Paris.

Henri Ciriani
juin 2002





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